Après des années passées à perfectionner ses propres modèles théoriques et de méthode, face aux objets les plus différents, il semble être le temps pour la sémiotique de régler sa dette à l’égard de l’anthropologie. L’état actuel de la recherche, témoigne cette nouvelle rencontre entre les disciplines de la signification et les ethno-anthropologiques. « Ethno-sémiotique », « Sémiotique de la Culture », « Anthropo-Sémiotique », sont les « étiquettes » sous lesquelles la sémiotique et les disciplines ethno-anthropologique sont en train de se confronter. Il semble être venu le temps où le sémioticien quitte son « cabinet » pour se confronter avec ses propres objets directement sur le terrain où ceux-ci s’offrent aux yeux de l’analyste. En partant du débat actuel que je viens de décrire, je voudrais démontrer que le dialogue avec l’anthropologie est souhaitable et nécessaire. Le but de la communication est de vérifier quelles sont les contributions que l’anthropologie peut donner à la sémiotique en vue d’une anthropo-sémiotique pouvant s’occuper de la signification des pratiques ou des « performances culturelles ». En fait, chaque performance, en tant qu’objet signifiant, n’est que la manifestation, chaque fois unique, de la pensée symbolique produite et partagée à l’intérieur d’une culture. En tant que manifestation « incarnée » par des sujets empiriques accomplissant une « performance », les pratiques semblent être la représentation parfaite de la culture, à partir de laquelle elles prennent forme. L’analyse sémiotique, avec l’observation ethnographique, nous fournit un outil en état de pouvoir reconstruire le système culturel sous-jacent aux différentes pratiques, responsable de leur signification.